Dans les formations de premiers soins et secourisme, cette question revient à tout coup. Est-ce qu’il y a une loi qui oblige les propriétaires de lieux publics à se munir de défibrillateurs? Hé bien non! Aucune loi n’oblige les propriétaires de grands magasins ou les restaurateurs à équiper leurs entreprises d’un défibrillateur. Bien que leur efficacité a été prouvée à de nombreuses reprises, plusieurs lieux très achalandés n’ont toujours pas leur DEA. Au Québec, il existe seulement deux endroits où les défibrillateurs sont obligatoires. Ces endroits sont les arénas ainsi que les cliniques dentaires. Au Canada, il y a plus de 40 000 arrêts cardio-respiratoires chaque année. De plus, 85 % de ceux-ci surviennent en dehors d’un milieu hospitalier.
Des propriétaires d’entreprise sont parfois très septiques sur l’efficacité des défibrillateurs. Certains vont même jusqu’à croire qu’ils sont inutiles. En mars 2017, une étude faite à l’université de Toronto afin de déterminer l’endroit idéal pour les DEA. Cette étude est parue dans le journal Circulation de l’American Heart Association. Les chercheurs ont comptabilisé les entreprises ayant 20 succursales ou plus à Toronto. Par la suite, ils ont recensé les arrêts cardiaques qui ont eu lieu dans un rayon de moins de 100 mètres de ces succursales entre 2007 et 2015. Ensuite, ils ont déterminé les 10 meilleurs endroits pour installer un défibrillateur afin qu’ils soient rapidement accessibles par le grand public. Il ne faut pas oublier que lorsqu’une victime d’un arrêt cardio-respiratoire reçoit un choc en 4 minutes ou moins, son taux de survie est de 85 % et plus! Il est donc primordial que les appareils soient à des endroits stratégiques.
En tenant compte de toutes ces données, les chercheurs mentionnent que les restaurants Tim Hortons sont ceux qui arrivent au 1er rang. Durant les 8 années qui ont été comptabilisées, si des DEA avaient été présents dans tous les restaurants de cette chaine, les premiers intervenants auraient eu accès à un défibrillateur sur plus de 200 arrêts cardiaques. Avec un défibrillateur, il n’est pas certain que les intervenants réussiraient à sauver la vie de la victime. Par contre, ils augmentent grandement les chances de survie.
Vous fréquentez un commerce et aucun défibrillateur n’est présent. Demandez à parler au gestionnaire présent. Il faut les sensibiliser sur l’importance du DEA. Certains attendent qu’un mort arrive dans leurs locaux avant de procéder à l’achat d’un défibrillateur externe automatisé.